Entrevue
Les titulaires de la bourse de recherche de la CTSQ, le Dr Richard DeMont et la bachelière Frédérique Labelle, tous deux membres de notre association, ont accepté de se livrer à une petite entrevue pour discuter du projet qui leur a valu leur prix.
Brièvement Frédérique, pourquoi as-tu choisi d'étudier en thérapie du sport ?
F: J’ai toujours été une jeune fille active physiquement. De ce fait, j’ai subi mon lot de blessures. Lorsque le temps est venu de choisir une carrière, j’envisageais aller en physiothérapie, car il y avait là un lien certain avec mon historique personnel. J’ai toutefois appris l’existence du programme de thérapie du sport à Concordia et la spécialisation que ce domaine offrait pour intervenir auprès des athlètes. Puisqu’il s’agissait de la population que je désirais traiter dans un cadre professionnel, j’ai décidé de me diriger vers ce programme qui semblait mieux répondre à mes attentes.
Dr DeMont, pouvez-vous nous présenter rapidement votre domaine de recherche?
D: Très sommairement, je travaille sur le système neuromusculaire et son lien avec la prévention des blessures et la réhabilitation. Plus spécifiquement, je me concentre sur la préactivation en tant que moyen de stabilisation dynamique des articulations. Je touche ainsi à diverses facettes du domaine comme l’apprentissage des habiletés de base (fundamental mouvement skills) chez les jeunes athlètes.
Parlez-nous du projet présenté dans le cadre de cette demande de financement.
D: Le projet sur lequel Frédérique et moi travaillerons touche aux programmes de prévention de blessures. Ce type de programme existe sous plusieurs formes, comme le FIFA 11+. Nous pouvons aussi retrouver des références intéressantes dans la littérature scientifique qui valident l’efficacité de certains de ces programmes. Bien que les recherches abondent dans le sens de ces programmes, ceux-ci semblent absents du paysage athlétique. Nous chercherons donc à conduire une étude auprès des entraîneurs, principalement d’équipes féminines, afin de connaître la réponse à trois questions bien simples : premièrement, connaissent-ils l’existence des programmes de prévention des blessures ? Si oui, les utilisent-ils ? Si la réponse est non, pourquoi ? Nous désirons ainsi connaître les barrières à l’implantation de ce genre de programme au sein d’une association sportive.
Frédérique, comment as-tu été amenée à travailler sur ce sujet dans le cadre de ta maitrise ?
F: Lorsqu’est venu le temps de m’inscrire à la maitrise, je devais trouver un professeur avec qui travailler. Deux conditions s’imposaient alors: je devais, bien évidemment, avoir une certaine affinité avec ledit professeur, et ses sujets de recherche devaient rejoindre mes champs d’intérêt.
D: En effet, l’étudiant à la maitrise devra éventuellement choisir un sujet sur lequel faire sa thèse. Le rôle du professeur est de guider l’étudiant et de l’assister dans son travail. Si le sujet choisi ne rejoint pas les champs d'intérêt du superviseur, l’aide et le soutien que pourrait apporter ce dernier sont moins intéressants.
F: Après avoir discuté avec le Dr DeMont, j'étais intéressée par son travail. Je me suis alors associée à lui. Ce projet est le premier sur lequel je travaillerai en tant qu’étudiante à la maitrise. Bien qu’il représente mon premier contact, cela ne m’oblige en rien à me diriger vers ce sujet dans le cadre de ma thèse. Lors de mon baccalauréat, mes cours favoris ont toujours été ceux de la spécialisation, c’est pourquoi j’ai choisi un professeur qui étudiait un domaine plus axé sur la thérapie du sport que les sciences de l’exercice. Je ne me suis toujours pas arrêtée sur un sujet en particulier.
Pourquoi désires-tu faire ta maitrise ?
F: Je tiens à approfondir mes connaissances ans le domaine de la thérapie du sport. J’aime le rythme que les études apportent à ma vie et je ne suis pas étanchée de ma soif d’apprendre, même après avoir étudié pendant quatre années au premier cycle. Pour moi, il a toujours été clair que j'entamerais la maitrise à la fin de mon baccalauréat. De plus, mes études à Concordia me permettent de me joindre pour une autre année à l’équipe de soccer de l’université, ce qui est un bel avantage pour moi.
En quoi ce genre de projet peut-il être bénéfique à la communauté de la thérapie du sport ?
D: Comme je l’ai mentionné plus tôt, les recherches actuelles démontrent que certains programmes de prévention de blessure aident à la réduction de blessure chez les athlètes qui les suivent. Si notre hypothèse est exacte, et que les programmes sont connus des entraîneurs, mais non utilisés, nous chercherons à connaître les barrières qui les empêchent d’instaurer de telles initiatives. Je crois foncièrement que les organisations sportives ont tout intérêt à instaurer ce genre de programmes au sein de leurs équipes pour le mieux-être de leurs athlètes. Si nous connaissons les barrières, nous pourrons travailler sur des solutions afin de les surmonter et amener les athlètes à pratiquer leurs activités de manière sécuritaire, mais optimale. J’encourage fortement les thérapeutes du sport à aller s’informer sur le sujet si ce n’est pas déjà fait. Il y a beaucoup d’information disponible, mais celle-ci est inutilisée. Il nous faut saisir cette information et l’utiliser au meilleur de nos moyens. Se tenir à jour est la méthode la plus efficace pour assurer une pratique adéquate de la thérapie du sport. En tant que professionnels de la santé, nous devrions toujours chercher à offrir le meilleur à nos patients, et l’amélioration du domaine passe avant tout par la recherche.
Nous tenons à remercier le Dr DeMont et Frédérique Labelle pour leur temps. De telles initiatives sont importantes pour notre communauté et nous leur souhaitons tout le succès qu’ils méritent dans leur entreprise.
Vous pouvez d'ailleurs contribuer à ce projet en recrutant auprès de vos équipes des entraîneurs souhaitant participer à cette étude. Vous pouvez communiquer directement avec le Dr DeMont pour plus de renseignements.
Eric Grenier-Denis, B. Sc. CAT (C)
Directeur général