Au profit de la prochaine génération
Le 16 mai dernier, Nina Benisty, thérapeute du sport agréée depuis 10 ans, a reçu le prix de superviseure de l’année. Nous en avons profité pour discuter avec elle afin de connaitre la personne qui a su inspirer ses étudiants.
D’entrée de jeu, peux-tu nous dire quel est ton environnement de travail préféré en tant que thérapeute du sport?
Au collège John-Abbott, où je travaille, nous offrons les services de thérapie du sport autant sur le terrain qu’en milieu clinique. Même si je joue sur les deux terrains, je dois avouer que personnellement, j’ai une forte préférence pour le travail extérieur. C’est là que ma passion se trouve. Toutefois, en tant que superviseure, j’aime mieux le milieu clinique.
Ah oui? Et pourquoi cela?
Je me sens plus apte à transmettre mes connaissances et offrir des rétroactions lors de ces traitements. La réalité de la clinique est plus posée, permettant plus de temps pour éduquer les candidats. Je peux donc utiliser diverses techniques de correction : explications verbales, tactiles, pratique de techniques manuelles, etc. Je trouve que les échanges sont ainsi plus fructueux.
Qu’est-ce qui t’a poussé à superviser des étudiants?
D’office, l’emploi que j’occupe à John Abbott a toujours inclus cette tâche. Je n’ai jamais eu à me poser la question en soi. Cependant, avec le temps, je peux dire que j’aime cet aspect de mon travail. Cela me permet d’avoir une tâche moins routinière. C’est rafraichissant de côtoyer des personnes plus jeunes qui étudient le même domaine que toi. Cela me garde aussi à l’affût du programme et je peux facilement apprendre de mes stagiaires autant qu’eux apprennent de moi. C’est un outil de croissance professionnelle évident.
Quel est l’un de tes plus grands accomplissements en tant que superviseure?
Cette question est assez facile. Audrey, ma collègue, et moi sommes très fières de la réputation que nos stages détiennent maintenant. Lorsque j’ai commencé, nous recevions peu de stagiaires. Mais Audrey et moi avons travaillé au fil des années afin d’offrir un environnement d’apprentissage efficace et stimulant, et le nombre croissant de demandes que nous recevons année après année et un gage de cette amélioration.
Quel est le top 3 des éléments que tu inculques à tes stagiaires ?
Bonne question! Si je devais cibler des compétences précises à développer, j’irais comme suit : tout d’abord, un bon thérapeute doit être à l’écoute, peu importe son environnement de travail. La théorie, c’est bien, mais la pratique est une autre réalité. La plupart du temps, les réponses à nos questions sont offertes directement par le patient ; il suffit d’écouter. Ensuite, et ceci s’adresse surtout à la nouvelle génération, les jeunes que nous voyons maintenant doivent développer leur confiance en eux. Je parle ici d’avoir confiance en leurs connaissances, mais aussi en leurs propres aptitudes. Les milléniaux semblent une génération de doute, et je veux comme superviseure leur permettre de réaliser le potentiel qu’ils possèdent déjà. Mon troisième et dernier conseil est surement celui que les stagiaires détestent le plus, mais il se retrouve dans mon top 3 pour une raison. Le meilleur sujet à maitriser pour un thérapeute, c’est son anatomie. C’est le fondement même de notre pratique. Lorsqu’un thérapeute comprend l’anatomie (et j’insiste sur le verbe comprendre au lieu de connaitre), son travail se voit de loin simplifié.
Merci pour ces réponses ! Pour terminer, une dernière question ; quel est ton souvenir de tes stages à l’époque ? En as-tu retiré une expérience positive ?
J’ai beaucoup aimé mon expérience de stage à Vanier (un petit salut à Max Hanna!). Ma méthode de travail avec mes propres stagiaires est d’ailleurs directement influencée par mon expérience. À l’époque, je me souviens avoir été jeté dans la gueule du loup si je peux parler ainsi. Rapidement, j’ai eu des responsabilités et des tâches à faire indépendamment. Ceci m’a poussé à être responsable de mes actes, mais je le voyais aussi comme un gage de confiance de la part de mon superviseur, ce qui me confortait dans ma propre estime.
Eric Grenier-Denis, CAT (C)
Directeur général