Pleins feux sur la recherche
Dans le cadre de la publication de son article scientifique dans l’Infolettre, Laurie-Ann Corbin-Berrigan, thérapeute du sport agréée et candidate au doctorat à l’Université McGill, a accepté de nous rencontrer pour discuter de la recherche en thérapie du sport. Voici ce qu’elle avait à nous dire.
Biographie rapide : quel a été ton parcours personnel dans le domaine de la recherche?
J’ai réalisé ma maîtrise de 2009 à 2012 à l’Université Laval en médecine expérimentale (maintenant sciences cliniques et biomédicales) à la faculté de médecine. Mon projet portait sur les différences locomotives et cognitives entre les enfants prématurés et les enfants nés à terme. Je suis maintenant à ma 5e et dernière année au doctorat à l’Université McGill et mon sujet de thèse porte sur les méthodes d’entraînement cognitif afin d’évaluer les capacités d’apprentissage d’un cerveau post-commotion.
Considères-tu que ta maîtrise t’ait apporté des outils intéressants pour la suite des choses?
Oui, sans aucun doute. Grâce à mon sujet de maîtrise, j’ai pu me spécialiser en pédiatrie, un domaine pertinent à connaître pour les thérapeutes du sport, mais que je ne connaissais pas à la fin du baccalauréat. Durant mes travaux, la méthodologie de recherche que nous utilisions était aussi utilisée dans les recherches sur les commotions cérébrales, ce qui est directement en relation avec mon champ de recherche pour le doctorat. De plus, au point de vue professionnel, j’ai pu obtenir un bon emploi comme assistante de recherche auprès de ma superviseure actuelle, ce qui constitue un atout des plus intéressant.
Vois-tu un lien concret entre le monde de la recherche et la pratique de la thérapie du sport?
Vraiment, surtout dans mon cas. Le centre de recherche pour lequel je travaille est directement lié à la clinique des commotions cérébrales du centre de traumatologie du CUSM. Cela implique que toutes les recherches que nous produisons visent à améliorer les soins offerts dans la clinique. La théorie et la pratique sont donc intimement liées. Nous ne sommes pas dans la recherche fondamentale. On veut du concret. Nous oublions souvent que nos pratiques professionnelles sont basées sur la recherche, comme le démontrent bien les outils de gestions de commotions tels que ImpPACT et SCAT.
Pratiques-tu en tant que thérapeute du sport en dehors du centre de recherche?
Oui, je garde en effet toujours un pied dans la pratique conventionnelle de la thérapie du sport. L’été, je couvre des tournois de soccer et durant l’année, il m’arrive de faire des remplacements pour la LHJMQ. Au début de mon doctorat, je pratiquais aussi en clinique en réadaptation, mais j’ai dû laisser tomber par manque de temps. Personnellement, je trouve important de rester active dans le domaine afin de connaître la réalité de la profession. Même si la corrélation entre la recherche et la pratique est assez directe, les besoins et la réalité du travail peuvent quant à eux parfois différer, évoluer, et je considère que je dois rester connectée à ce monde.
Pour terminer, encouragerais-tu les thérapeutes du sport à poursuivre leurs études supérieures et à participer activement à la recherche dans le domaine?
En riant Oui, oui et oui. Contribuer au développement de la recherche est une bonne manière de faire avancer la profession. Il s’agit d’un accomplissement autant personnel que professionnel. De plus, des études supérieures peuvent vous permettre d’accéder à des postes intéressants, moins traditionnels pour les thérapeutes du sport, mais tout aussi stimulants. Il y a tant de sujets qui méritent d’être approfondis. Par exemple, en réadaptation, beaucoup de nos connaissances viennent d’études sur des populations adultes, mais peu sur les populations adolescentes et pédiatriques. Or, ce sont des populations clés pour nous, et il y a sûrement plusieurs découvertes intéressantes à faire.
Eric Grenier-Denis, CAT (C)
Directeur général