Commotions cérébrales et retour au jeu
Nous voulons utiliser cette chronique pour mettre en commun certaines informations pertinentes concernant la pratique de l’autorisation du retour au jeu à la suite d’une commotion.
À la suite de la publication de l’avis-conjoint, nous avons mis en ligne une page sur notre site internet pour vous aider à comprendre la nouvelle activité. Nous encourageons tous les membres à prendre un moment pour y jeter un coup d’œil. Cette page et l’avis représentent les deux ressources principales auxquelles vous fier si vous avez des questions.
Autrement, vous trouverez ci-bas certains points abordés lors de la séance d’échange du 17 janvier pour améliorer votre compréhension du sujet.
Place à l’interprétation
Malgré les deux ressources ci-haut mentionnées, nous savons que tout n’est pas défini clairement, ce qui est normal dans ce genre d’activités. Une part d’interprétation est souvent laissée afin de pouvoir s’adapter à la réalité sans contrevenir au texte d’origine. De ce fait, les éléments se rapportant à la formation continue et au profil de pratique n’ont pas, pour l’instant, de paramètres définis.
Des limites plus claires apparaitront fort probablement au fur et à mesure que l’activité sera pratiquée en prenant en compte les bons coups, mais aussi les erreurs. Toutefois, pour cela, il faut se rappeler que nous avons la responsabilité, comme professionnel.le, de dénoncer les fautes dont nous sommes témoins. Et il y a fort à parier qu’un membre qui aborderait la CTSQ à la suite d’une faute commise par lui-même aura beaucoup de clémence, notamment si nous voulons tous pouvoir grandir de ces situations. Il ne faut donc pas hésiter à aller de l’avant afin de garantir avant tout la sécurité de nos patients et notre intégrité professionnelle.
Diagnostic obligatoire
Même avant la publication de l’avis-conjoint, les protocoles les plus reconnus mentionnaient la nécessité d’obtenir une évaluation médicale lorsqu’une commotion survenait ou était suspectée. Cela ne devrait donc pas être une nouveauté à la pratique des thérapeutes du sport, malgré certains commentaires reçus. Rappelons-nous qu’au Québec, seules les médecins, et les IPS, pour certaines conditions, peuvent formuler un diagnostic médical. Aucune autre profession ne peut émettre ce dernier, incluant le cas d’une commotion. À noter que les physiothérapeutes non plus ne sont pas reconnus pour diagnostiquer une commotion cérébrale, comme prévu dans leur avis-conjoint. Sachez que nous travaillons sur une deuxième phase du projet afin de bonifier l’activité à la lumière de nos premières expériences.
Une activité pas accessible à tous
L’une des questions reçues plus d’une fois dans les dernières semaines portait sur l’accessibilité de la pratique. Ce qu’il faut retenir, c’est que ce ne sont pas tous les thérapeutes du sport qui peuvent se prévaloir de l’activité autorisée. Comme mentionné dans les ressources déjà mentionnées, le thérapeute du sport qui souhaite pratiquer l’activité énoncée doit « avoir un profil de pratique les exposant régulièrement à la gestion des commotions cérébrales ». Ce profil de pratique sera directement affecté par la nature du travail du thérapeute et le temps passé à pratiquer. Le travail sur le terrain au sein d’organisation de sport à plus haut risque de commotions, comme le football, le hockey, le rugby, justifiera la pratique par le thérapeute œuvrant dans ce domaine. À l’inverse, un thérapeute travaillant exclusivement en clinique ne pourra se prévaloir de l’activité s’il reçoit un patient par année souffrant d’une commotion.
La pratique de l’activité sera par conséquent plus accessible aux thérapeutes sur le terrain. L’aspect clinique de la gestion des commotions, notamment par la nature souvent plus complexe de la condition lorsqu’un patient est rendu en clinique, sera moins fréquente.