Dans l’infolettre de l’ACTS de mai dernier, des changements quant à la politique d’attribution des unités de formation continue ont été partagés.
Modifications importantes à la politique d’UFC de l’ACTS
Quand les gestes contredisent les paroles
Dans l’infolettre de l’ACTS de mai dernier, des changements quant à la politique d’attribution des unités de formation continue ont été partagés. Parmi les changements annoncés, l’ACTS a décidé de ne plus attribuer d’unités aux membres qui participent aux assemblées ou qui siègent aux comités/conseils qui ne sont pas de l’ACTS, nommément les associations provinciales.
Selon l’ACTS, « [c]es révisions feront en sorte que les membres soient correctement récompensés pour leur temps, tout en encourageant la formation continue et le développement des thérapeutes du sport agréés ». À la lecture de ce message, je ne peux m’empêcher de me questionner sur la validité de leur réflexion. En quoi du temps donné à une association provinciale va-t-il à l’encontre du développement d’un thérapeute du sport, et de la profession même? Considérant que les associations provinciales et l’ACTS travaillent sur différents dossiers, les efforts déployés par les thérapeutes du sport qui décident de s’impliquer au niveau provincial ne sont-ils pas louables pour le développement de la profession? Par exemple, rappelons-nous que dans le chaos des deux dernières années, l’ACTS a affirmé plusieurs fois ne pas entreprendre le travail de reconnaissance professionnelle au Québec. Or, cette reconnaissance professionnelle est certainement l’élément le plus important du développement de la profession. Toutefois, l’ACTS ne juge pas valide de récompenser les membres qui s’y dévouent. Plutôt illogique comme décision! Il en va tout autant du travail de nos comités, comme le comité de gestion des commotions cérébrales, qui vient clairement réaliser une mission que l’ACTS ne cherche même pas à exploiter. Si les dirigeants de l’ACTS avaient réellement à cœur le développement des thérapeutes du sport, ils reconnaitraient le travail que nos thérapeutes experts réalisent lors de la rédaction des Lignes directrices, document qui d’ailleurs est reconnu au sein du gouvernement du Québec. Cependant, à lire la nouvelle publiée par l’ACTS, octroyer des UFC pour une implication du genre ne serait pas « correctement récompens[er] [ni] encourag[er] la formation continue et le développement des thérapeutes du sport ». Que l’on m’explique le raisonnement s.v.p.!
Outre les associations provinciales, qu’en est-il du travail que certains thérapeutes réalisent au sein de comité d’expert externe à l’ACTS? Ce travail et ces représentations ne méritent-elles pas une reconnaissance? J’ai en tête des exemples de membres qui par le passé ont été invités à des comités consultatifs gouvernementaux et des initiatives. La présence de thérapeutes du sport dans ces projets contribue à la notoriété et au rayonnement de la profession, n’êtes-vous pas d’accord? Ne considérez-vous pas que ce travail mériterait tout au plus quelques unités de formations? En quoi ces initiatives sont-elles moins valables sur le plan du développement du professionnel qu’un cours d’une journée par exemple? Entre vous et moi, un comité-expert a fort probablement un effet beaucoup plus important sur le développement d’un professionnel, mais si l’on se fie à l’ACTS, le thérapeute du sport qui décide de s’inscrire à un cours quelconque mérite beaucoup plus d’être « récompensé ». Il s’agit là même d’un manque total de logique face à l’objectif même d’encourager la formation continue. Dans une profession où le temps est souvent une ressource qui manque, je serais beaucoup aussi favorable à encourager un membre qui s’implique au sein d’initiatives gouvernementales, qu’à encourager celui qui décide de suivre des cours extracurriculaires.
Depuis deux ans, l’ACTS ne cesse de prendre des décisions au détriment de l’avancement de notre profession et ce changement ne fait que prouver leur manque de compréhension face aux réels enjeux de notre profession. Les dirigeants de l’association disent vouloir collaborer avec les associations provinciales, mais ne reconnaissent aucunement le travail des thérapeutes qui s’y impliquent. Leur égocentrisme ne date pas d’hier, mais l’ACTS ne tâche même plus de tenter des justifications, ce qui rend encore plus questionnable le rationnel de leurs prises de décision. S’agit-il d’une décision financière afin d’augmenter les revenus obtenus avec l’accréditation de formations? Cherche-t-il à avoir le contrôle total de la profession? J’attendrai des explications de mon côté.
Si vous jugez que cette décision va à l’encontre même du développement de la profession, nous vous encourageons à envoyer un courriel à l’ACTS afin de faire prévaloir votre opinion. Vous pouvez vous inspirer librement ou copier ce message déjà envoyé à l’ACTS. Nous encourageons fortement tous les membres de l’ACTS à se tenir au courant des développements au sein de l’association et à remettre en perspective les décisions du conseil d’administration. Il s’agit là du devoir même des membres.
Eric Grenier-Denis
thérapeute du sport inquiet