Sport’Aide
Pour un environnement sportif sain, sécuritaire, et sans violence
Lors de la conférence annuelle de la thérapie du sport 2021, nous avons eu la chance d’avoir M. Sylvain Croteau, de Sport’Aide, qui est venu nous parler de la mission et du fonctionnement de cet organisme. Pour ceux et celles qui n’ont pu être des nôtres pour cette présentation, je jugeais pertinent d’offrir ici un résumé d’un entretien que j’ai eu avec M. Croteau, au sujet de l’organisme.
Étienne Fallu : M. Croteau, pouvez-vous nous parler un peu de la genèse de Sport’Aide?
Sylvain Croteau : Sport’Aide résulte d’une mobilisation du terrain conjuguée à la volonté de nos élus et de nos fonctionnaires alors qu’il y a quelques années (Sport’Aide a vu le jour en novembre 2014) la communauté sportive québécoise reconnaissait qu’il fallait prioriser la protection de la sécurité et de l’intégrité de nos jeunes sportifs et sportives. Cet engagement sociétal s’est concrétisé de différentes manières d’abord en octobre 2017 avec l’annonce, notamment, de la création d’un service d’aide, d’écoute et d’accompagnement en ligne et téléphonique dispensé par Sport’Aide depuis le 1er mai 2018.
É.F. : Est-ce que Sport’Aide s’adresse seulement aux jeunes athlètes amateurs?
S.C. : Sport’Aide ne s’adresse pas seulement aux jeunes sportifs et sportives puisque nous offrons nos services à l’ensemble de la communauté sportive québécoise. Que vous soyez un.e jeune sportif.ve, entraîneur, administrateur de club, officiel, bénévole, personnel de soutien, parent ou grands-parents, vous êtes victime ou témoin de violence (sexuelle, physique, psychologique, agressions, harcèlement, intimidation ou cyberintimidation) en milieu sportif, Sport’Aide est là pour vous. Disponible en tout temps (24/7), gratuite, bilingue et CONFIDENTIELLE, notre équipe peut être rejointe au téléphone ou par l'entremise nos différentes plateformes virtuelles. Rendez-vous au sportaide.ca.
É.F. : Et quand les gens contactent Sport’Aide, qui répond? Qui sont les intervenants?
S.C. : Notre équipe présente un bagage varié et complémentaire alors que nos intervenants formés en relation d’aide (criminologie, psychologie, psychologie sportive, toxicomanie et/ou travail social) peuvent vous supporter, quel que soit votre besoin : cyberintimidation, idées suicidaires, crise, violence dans le sport, questions concernant les aspects légaux et les rôles des différentes instances sportives. Aussi, notre équipe peut référer à notre réseau de partenaires (plus de 300 organismes et individus) lorsque les besoins nécessitent une expertise plus pointue (ex. : troubles alimentaires).
É.F. : Combien d’interventions environ sont faites par année?
S.C. : Considérant que notre service d’aide, d’écoute et d’accompagnement est en activité depuis seulement 3 ans, notre historique est relativement récent sans compter que notre notoriété demande aussi à croître. Cela dit, depuis que nous existons nous avons réalisé plus de 700 interventions et répondu à des centaines d’autres demandes en matière d’accompagnement (éducation, information, sensibilisation) auprès de clubs et organisations ainsi qu’à des centaines de demandes d’entrevues médias qui – par leurs différentes tribunes – nous permettent chaque fois de sensibiliser et éduquer le grand public.
É.F. : Depuis le début de l’aventure Sport’Aide, de quoi êtes-vous le plus fier?
S.C. : Différentes choses nous rendent fiers. Premièrement, la collaboration que nous avons installée avec l’écosystème sportif québécois ainsi que l’ensemble des parties prenantes, incluant le milieu scolaire, municipal et de loisirs, qui veulent tous faire partie de la solution. Ensuite, cette reconnaissance, ici comme ailleurs, alors que Sport’Aide est devenu une référence en matière d’environnements sportifs sains et sécuritaires puisque les clubs et organisations réfèrent à nous pour les accompagner. Cette reconnaissance nous a aussi valu le Prix Ensemble contre l’intimidation 2019 remis par le gouvernement du Québec en plus d’avoir été invité à l’étranger (Suède, France et Finlande notamment) pour y présenter notre modèle d’intervention. Autrement, cette expertise que nous proposons à la communauté sportive – et c’est un troisième élément de fierté pour nous – est le fruit de la qualité de notre équipe et du professionnalisme de son intervention globale, positive et personnalisée. Sport’Aide a su rassembler une équipe qualifiée et dédiée supportée par un conseil d’administration fort et engagé.
É.F. : Quel est selon vous l’avenir de l’organisme?
S.C. : Dans un monde idéal, je souhaiterais que la mission et le travail de Sport’Aide ne soient plus requis dans quelques années! Toutefois, j’ai bien l’impression que nous demeurerons pertinents et c’est pourquoi il faudra s’assurer de continuer à « travailler » avec et pour la communauté sportive. Continuer à développer et entretenir des collaborations pertinentes ainsi que des activités et outils innovants pouvant répondre aux besoins de nos différents intervenants en sports et loisirs qui méritent tout notre support et notre attention. Pour ce faire, il faudra continuer de demeurer à l’écoute et de personnaliser notre approche selon les divers enjeux. Autrement, tellement de travail reste à faire, ne serait-ce que la sensibilisation à grande échelle liée aux violences dans les sports et leurs conséquences. Ou encore, stimuler la réflexion quant à la notion de performance contre le plaisir en sports et loisirs. La performance, oui, mais à quel prix? Bref, nous sommes au cœur d’un changement de société et heureusement c’est TOUTE la communauté sportive qui souhaite en être.
É.F. : Quand et comment intervenir dans nos fonctions de thérapeute du sport?
S.C. : La question s’impose pour votre fonction et pour tous les autres intervenants qui soutiennent nos sportifs.ves (massothérapeute, nutritionniste, préparateur physique, préparateur mental, etc. ) puisque vous êtes effectivement susceptibles de recevoir des confidences ou des aveux dans le cadre de votre travail. Cela dit, quelques éléments méritent d’être portés à votre attention pour une intervention en relation d’aide. D’abord, il faut demeurer calme (éviter les réactions trop fortes) et écouter avec ouverture sans juger la personne qui vous confie quelque chose. Aussi, il faut être rassurant tout en reconnaissant son courage à vouloir parler de ses difficultés. Également, il importe de valider ses émotions et sentiments tout en déculpabilisant celui ou celle qui vous témoigne sa situation. Enfin, offrez-lui votre soutien tout en favorisant son autonomie (ne pas agir pour elle) et en l’orientant vers les ressources appropriées.
Rappelons en terminant que Sport’Aide est disponible pour tous, victime ou témoin de violence en contexte sportif. Que vous soyez un.e jeune sportif.ve, entraîneur, administrateur de club, officiel, bénévole, personnel de soutien, parent ou grands-parents, Sport’Aide est disponible en tout temps (24/7) et notre équipe peut être jointe au téléphone ou par l'entremise de nos différentes plateformes virtuelles.
Merci beaucoup à M. Croteau d’avoir pris le temps de nous parler à nouveau de Sport’Aide et félicitations pour l’initiative ainsi que pour le chemin parcouru à date. C’est une cause que tous les intervenants en sport doivent prendre à cœur.
Voici à nouveau les moyens d’entrer en contact avec Sport’Aide :
Site web : www.sportaide.ca
Par téléphone et SMS : 1 833 211-AIDE (2433)/1 833 245-HELP (4357)
Étienne Fallu, CAT (C)
Collaborateur spécial